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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 17:54

Je ne peux pas m'empêcher de faire des commentaires sur l'actualité... Luc Besson n'avait qu'à la fermer aussi. Voilà qu'il sort des âneries sans nom et qu'un site ferme à cause de lui, semble-t-il... Mon frère va encore me faire une scène.

On trouve un certain nombre de commentaires intéressants sur le sujet, notamment là : http://www.ecrans.fr/Luc-Besson-contre-les-internautes,6415.html.

A delà de la réaction épidermique, il a quand même un certain nombre d'arguments pour lui et un de taille : le téléchargement d'œuvres est illégale. Nous y voilà donc, le téléchargement d'œuvres.

Il faut qu'un jour les gens qui combattent quelque chose se renseigne sur la manière dont c'est fait et la manière dont ça pourrait évoluer. La terre tourne et les technologies évoluent à la vitesse de l'information. Le gros du problème du téléchargement, ce sont les réseaux peer to peer. C'est quoi un réseau peer to peer. Ce sont 'n' ordinateurs qui partagent des ressources avec 'p' autres ordinateurs au travers d'un réseau comme internet. Comme, par exemple, dans les réseaux de travail collaboratif du genre calcul du génome humain ou recherche d'exoplanètes. Si je tue un réseau peer to peer, je suis prêt à parier mon salaire de l'année prochaine qu'un autre sera mis en place, plus complexe, plus difficile à repérer, dont les échanges ne pourront être espionné avant un an.

Si, par malchance, je venais à perdre mon salaire de l'année prochaine, les fichiers pourront circuler par mail puisque les débits et les volumes augmentent régulièrement. Et on trouvera des outils pour masquer les pièces jointes comme il en existe aujourd'hui. Bref, plutôt que de se battre contre les moulins à vent, il serait utile à ceux qui veulent encore manger avec leur art, de se pencher sur la manière dont ils vont pouvoir se passer d'avocat dans la prochaine décennie.

A part ça, le moral est bon même si le corps ne réagit pas comme je voudrais. Et pour savoir ce qui m'arrive, je devrais attendre mercredi.


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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 07:17
Mod's un jour, mod's toujours ?

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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 06:30

Ça y est, j'ai retrouvé un week-end d'huitre. Je n'ai rien fait de rien du tout. Tel le mollusque accroché à son rocher, je me suis laissé bercé par le son des casseroles sur le feu, de la télé que je ne regardais plus (l'ai-je vraiment regardée ?), de la lecture de quelques pages de K. Dick. Bref, j'ai passé mon temps à gouter le plaisir de respirer, lire, manger, dormir et vivre en paix. Décider d'un moratoire sur les travaux domestiques (je veux parler de peinture, maçonnerie, plomberie et électricité, pas de cuisine ni de ménage) c'est fait tout seul.

Il faut dire que lundi matin, je retournais vers une mine peu réjouissante, l'hôpital. En dehors du fait que l'on vous y scrute sous toutes les couture, même celles qui sont cachées, surtout celles qui sont cachées, l'hôpital est un lieu où les gens sont accueillants. Mis à part la secrétaire du service de pneumologie qui avait visiblement oublié son neurone à la maison en partant le matin, ça a été d'une efficacité redoutable. En deux jours et demi, tout le travail de diagnostique à faire sur mon humble personne a été bouclé, scanner, TEP scanner, biopsie, fibroscopie, analyse de sang, radios divers et variées. J'ai certes passé la nuit des urgence sur un brancard dans un couloir, certes, j'ai attendu sur une chaise ou dans une chambre surpeuplée de l'hôpital de jour, mais le facteur humain, la relation au personnel pas encore soignant a été excellente.

Me voilà donc a finir d'encaisser les divers sévices que j'ai subit, et surtout, d'imaginer ce qui se passe derrière les coutures explorées. De spéculation en spéculation, je n'y retrouve pas mes petits. Si, en imaginant le pire, on ne peut que se réjouir de ce qui va arriver, en l'espèce, le pire ne donne pas un horizon très lointain. Il me faudra donc attendre mercredi prochain pour être fixé sur mon sort. Chouette, un nouveau week-end d'huitre en perspective. Ce coup là, j'essaye de me passer de télé.


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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 07:40

Jeudi soir, les urgences d'un hôpital de banlieue. Je donne la lettre du cardiologue à l'infirmier, il me pose immédiatement sur un brancard et m'envoie dans la première salle d'accueil. 'On va vous faire des analyses de sang... Pas d'allergie ?' Moi, 'Non'. Il ajoute 'Je vous prend tout de suite, vous êtes une vrai urgence, pas comme la plupart des autres...' . Sic, me voilà au centre de la situation dans laquelle je devais être. Il démarre au quart de tour. Peut-être que j'aurai du me soucier un peu avant de mon état de légume. On me colle dans un box. Odeurs, bruits, les souvenirs sont lointain mais reviennent très vite. L'infirmier me pique sur la main, pas de veine ailleurs. Là aussi, les souvenirs lointains reviennent au galop. Le caté est posé, il peut prélever. Quatre, cinq tubes et il me laisse en plan. Un jeune infirmière entre dans le box pour prendre la tension et le poul. Questions habituelles 'qu'est-ce qui vous arrive ?', moi 'Crevé depuis quinze jours, le cardiologue pense que c'est une embolie pulmonaire'. Elle fait son boulot avec le sourire, on cause de tout, de rien,
Viennent les types de la télé. Ils filment pour France 5, une émission médicale sur les urgences. Ils me demandent s'il peuvent me suivre. Je ne regarde plus la télé depuis des lustres, je m'en fiche et si ça peut leur faire plaisir, j'accepte. Le médecin de garde est une jeune femme, moins de trente ans, petite blonde, la tête sur les épaules, directe. J'ai de la chance. Elle m'interroge, m'explique, je répond et j'écoute. Les gars de la télé reviennent, on la refait. Bizarre, ça décale, ce n'est plus mon cas, c'est un truc qui se passe avec moi dedans, voilà tout. Du coup, la toubib est plus formelle. Pas grave, le contact, c'était avant.
Au programme : analyse, ça, c'est fait, scanner puis on verra. Je repense aux mots de Desproges 'Noël au scanner, Pâques au cimetière'. Noël est passé, je passerai Pâques.
Après la visite, on me ramène en salle d'attente, IE est là, ouf. Mots doux, regards. On attend, on attend, dans un hôpital, on passe son temps à attendre, à faire taire les angoisses. C'est plus facile à deux.
ça y est, on m'emmène au scanner, ce n'était pas si long. Je peux ainsi me faire une bonne idée des plafonds. Le brancardier est seul pour tout l'hôpital. Dans la file d'attente, il y a un papy, vieux comme jamais je ne pourrais, un sac d'os sur un brancard et un autre vieux qui respire la misère. Choc à la tête pour l'un, je ne sais pas pour l'autre. Le papy se plaint sans gémir, l'autre ne dit rien, l'air hagard.
C'est mon tour, je me pose sur la table, il fait frais. La clim est en marche pour refroidir la machine. L'infirmier surveille la veine pendant l'injection du liquide, il a peur qu'elle ne lâche. Elle tiendra. La machine se met en route, le liquide arrive dans la veine, elle se réchauffe. J'arrête de respirer deux secondes, trois secondes, dix secondes. C'est fait. La première prise est mauvaise, on la refait. Même jeu, même temps. Cette fois, elle est bonne. Retour au couloir, à IE. Les opérateurs du scanner me ramène aux urgences. Retour aux plafonds.
Je suis déposé dans le couloir. Tous les box sont pleins. L'attente est longue, IE est angoissée, ça se sent, ça se voit. Elle s'énerve. Alors on lit les papiers affiché sur le dazibao local : 'Addiction au travail' on devrait publier plus largement. Le médecin orthopédiste me propose son box entre deux plâtres. Il est sympa. IE ne veut pas s'allonger. Il est pourtant une heure du matin, ça fait plus de cinq heures qu'on est dans cet hôpital. 'Je ne suis pas malade'. 'Non mon amour, tu est fatiguée'. Je patiente, pas fataliste, juste patient. Une infirmière passe, nous dit qu'on a pas encore les résultats du scanner. On avait cru entendre qu'ils étaient arrivé ? Je maudis l'organisation du service. Encore une petite heure d'attente et le médecin revient. Bonne nouvelle, ce n'est pas une embolie pulmonaire, mauvaise nouvelle, le scanner montre des choses. Avec mes antécédents médicaux, ce n'est pas très bon. Elle est franche, directe et me dit ça comme si elle parlait à quelqu'un d'intelligent et de pas trop émotif. C'est à moi qu'elle parle. Trou d'air...
Les souvenirs reviennent au galop, les spéculations aussi. Le médecin veut que je passe la nuit dans son service. Un truc l'inquiète, elle souhaite que je reste sous surveillance puis qu'on contacte ceux qui poursuivront le diagnostique demain matin. Je n'ai pas envie de passer la nuit là. Elle est convaincante. J'ai envie de passer la nuit avec IE, de me rassurer dans ses bras. IE pleure, j'ai les larmes aux yeux. On laisse passer un quart d'heure puis je retourne voir la toubib. Elle est vraiment convaincante. Je passerai la nuit ici, IE rentrera dormir et expliquer au trois gars. Je la retrouverai demain matin.
IE s'en va. C'est dur. Je me plonge dans K. Dick, toujours sur mon brancard dans le couloir. Il y avait des plâtres à faire. Un petit vieux qui perd un peu la boule passe, discute avec une infirmière, c'est incohérent, il mélange les époques, les lieux. Il ne tient pas en place. Pas évident.
On me conduit dans une chambre. Il n'y a plus de lit alors j'ai un brancard aménagé. Deux draps. Il fait froid, je n'ai pas envie de dormir. Je marine dans mes pensées jusqu'à ce que le sommeil me rattrape. Une vieille appelle au secours, une infirmière va la voir et l'engueule 'Pourquoi est-ce que vous retirez ce qu'on vous a mis ?'. Le calme relatif reprend jusqu'au matin. J'ai dormi trois heures. Le brancard est étroit, pas confortable, froid. La salle de bain est petite, pas confortable, froide. Je n'aime pas l'hôpital, personne n'aime l'hôpital.
Mon voisin de chambre est sympa, on partage nos souvenirs commun de maladie commune. Hodgkin est le troisième cancer en France, on est pas les seuls a avoir trinqué, je ne serais pas le seul a retrinquer si c'est de nouveau ça. Si ça peut me rassurer, ce qui n'est pas le cas. L'infirmier du matin est sympa. On parle de tout, de rien, de ses projets, il m'enlève enfin le caté. Ma main est libre.

Le chef de service passe pour la visite du matin. Les gars de la télé sont là. C'est comme dans les films. La toubib de garde lui explique, il pose trois questions, les internes le suivent sans rien dire.
Il est neuf heure du matin, pas de nouvelle du petit déjeuner. J'ai faim. IE revient. Vive la vie !!! On va prendre un petit déjeuner à la cafétéria de l'hôpital. On ressasse les options, les possibilités. Il y en a trop. On refait les projets sans envisager plus de six mois. On est crevé, trois heures de sommeil avec les émotions en plus, ce n'est pas suffisant. On remonte dans le service et je cherche le toubib pour savoir si je peux partir. Je croise le type de la télé. Il me demande si on garder les prises et diffuser compte tenu du diagnostique... 'Oui, on reste comme ça', je réponds. Il me souhaite bonne chance me dit 'je vous appellerai pour vous donner la date de diffusion'. Le rendez-vous est pris pour la suite du diagnostique, je prends le dossier et on part.

Fin du trou d'air.


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