« Vous êtes costaud » m'a dit le chirurgien à mon réveil. « T'es fort » me disent mes amis. Oui, je traverse ça avec une espèce d'inconscience et de vitalité qui parfois se relâche. Et là, c'est la cata. Vieillir de 30 ans en huit heures, ça marque. Je rêves souvent de revenir six mois en arrière et de faire comme si rien ne s'était passé et rien ne se passera. Ce n'est pas le cas, et il n'y a pas grand chose à attendre du coté faille d'espace temps, en revanche, coté avenir, il y a tout à faire. C'est là que l'épreuve est difficile comme un marathon tous les quinze jours. Bon, on va arrêter de se plaindre et causer un peu de littérature.
Un sommet de ma bibliothèque s'appelle John Kennedy Tool. Il décroche le prix Pulizer à titre posthume après que sa mère se soit battue pour faire publier son
second roman 'La conjuration des imbéciles'. Encore un écrivain maudit qui se suicide juste après avoir écrit ce second roman et chef d'œuvre. Ce roman est une pure merveille. Il raconte les
vicissitudes d'un sociopathe que sa mère veut confronter au monde du travail. C'est jubilatoire dans l'absurde.