Feu Joe Strumer dans ce qu'il a fait de plus énervé !
A l'hôpital, quand on ne dort pas ou que l'on a pas mal, on s'ennuie ferme. Parfois, l'esprit vaseux d'antalgiques ne laisse pas la possibilité de se concentrer sur de la lecture. J'ai donc regardé la télé. Oui, ça faisait plus de quatre ans que je ne regardais que les matchs de rugby les plus intéressants, laissant de coté tout le reste, vraiment tout le reste. Bon, j'avoue quand même avoir jeté un coup d'œil à 'Friends' lors d'un dimanche après midi comateux. Mais là, j'ai zappé et je suis tombé sur notre Leader Maximo au sortir de la préparation européenne du G20.
C'est lui qui nous gouverne ??? Ce type qui débarque devant une foule de journaliste sans aucune préparation, avec des tics d'épaules improbables, ce langage de bateleur de foire et ces images à deux balles ? Quand il parle de paradis fiscaux, il a l'air de maîtriser son dossier comme moi je parle chinois mandarin.
Deux jours et quatre chaînes plus loin, un de ses valets de pied était en train de s'offusquer que l'on fasse des insinuations sur ces déplacements fastueux au Mexique. Étalage bling bling, traque systématique de la critique, agitation médiatique et concert de mauvaise fois.
Comment un appareil politique comme l'UMP, dans lequel il y a des gens intelligents, a-t-il pu accoucher de ce président là ?
Ce matin, j'avais envie d'écrire sur la vie, le risque qu'elle intègre, la qualité intensité versus la durée. Peut-être que plus court et plus intense, c'est mieux que long et chiant. Si c'était moi qui décidai, je préfèrerai long et intense. À noter qu'il y en a pas mal qui se contentent de court et chiant. Ça ma brave dame, on ne choisit pas. Bon, voilà, c'est dit et ça ne prend pas forcément les développements que je voudrais. Alors je me suis dit qu'il fallait absolument parler de structure morale et de ligne de vie, sans laquelle pas grand chose ne tiendrai debout. Mais je n'ai pas envie de saouler mes rares lecteurs avec des considérations philosophiques de comptoir. Alors je pourrais écrire sur la nécessité de laisser une trace, mais c'est aussi absurde, pourquoi devrais-je absolument laisser une trace de ma vie ? Pour me rassurer sur ma mort ? Me dire que j'ai servi à quelque chose ? Combien d'êtres humains 'servent' à quelque chose ? Bon, alors je ne développerai pas non plus cette philosophie néo bar-tabac. « Roger ! Remets-nous ça !! »
Il y a toujours sujets 'faciles' : un bouc émissaire, une anecdote rigolote, une expérience édifiante, notre leader maximo. Comme je me sens plein d'empathie pour mes semblables, pas amusant pour deux sous et peu enclin à revivre quoique ce soit, je livre seulement cet exemple de partage : Le Boss dans la rue avec un chanteur qui fait la manche. Ouhaou !
Choisir entre la peste et le choléra doit être passablement cornélien. C'est un peu ce que je m'apprête à vivre d'ici quelques jours. Pour résumer les épisodes précédents, je suis un peu dans la panade au niveau santé et je compte bien achever ce crabe qui me ronge le poumon gauche dans les plus brefs délais avec l'aide du staff médical de mon hôpital préféré. C'est pas 'urgence' là bas. C'est plutôt quart monde dans la salle d'attente et une bande de dingues qui se débrouille avec les moyens qu'on leur a laissé. Ils restent d'une attention impressionnante envers les patients.
Jeudi prochain, je confie ma vie à l'anesthésiste, au chirurgien thoracique et à l'analyste biologique pour qu'ils ouvrent et analyse ce qu'ils trouveront au fur et à mesure de l'intervention. Je m'endors dans le doute, je me réveille avec des certitudes. Peut-être pas celles que j'espère mais des certitudes de toute manière.
Il n'y a rien de pire que le doute. Si je sais que je meurs demain, je sais quelque chose. Je peux envisager d'agir sur cette certitude, si je ne sais rien, je ne peux rien. Il s'agit donc de vivre avec ces doutes, cette épée de Damocles c'est épuisant. En plus d'être épuisé par le crabe. La perspective d'être ouvert n'ayant rien de très réconfortant, l'ensemble donne un tableau passablement sombre qui contraste avec le doux climat pré printanier d'avant hier. En même temps, si le choix n'existe pas, il n'y a pas de question à se poser. Fonce, et advienne que pourra !
En attendant, juste respirer, prendre le temps d'aimer ceux qu'on aime, prendre le temps d'aimer ceux qu'on aime et reprendre le temps d'aimer ceux qu'on aime.
C'est chouette la vie...
Je sais pas vous, mais moi, il m'arrive parfois de me réveiller du pied gauche. Et j'ai de grands pieds. Alors là, tous aux abris, ça fait mal.
J'ai juste envie de lancer une bombe à neutron sur mon entourage, mon travail, tout ce que j'ai fait de ma vie et ce que j'en ferais. Je commence donc à élaborer des stratégies complètement
débiles pour éliminer la moitié des crétins que j'ai pu croisé dans les dix dernières années, à monter des cabales insensées pour ruiner mon banquier, mes ex-patrons, tous ces abrutis de clients
qui n'ont pas voulu signer mes sublimes contrats. Bref, ça fait mal, même à moi. Je me sens plus idiot que le plus idiot des idiots que j'ai pu croiser.
Alors une décision s'impose pour que la planète retrouve le calme tout relatif de ses petits conflits locaux actuels (Afghanistan, Irak, Israël...), il faut que je me rendorme !!! Et Oh Miracle
!!! Après deux heures de sommeil supplémentaire, c'est fait, nickel, je suis frais, dispo, prêt à affronter cette vallée de larmes avec la pêche, ma bonne humeur et mon optimisme habituel. Ces
deux heures de sommeil devraient être remboursées par la sécurité sociale, ça ne fait aucun doute ! On devrait peut-être même ouvrir une subvention du ministère de l'intérieur pour ça. C'est deux
heures de paix pour tous...
Il m'arrive aussi de rentrer du boulot dans cet état là, et c'est difficile à vivre jusqu'à ce que je dorme.
Sauf que ce soir, je me couche du pied gauche. Alors là, ça ne va pas du tout !!! Le choix sont limités, trop tard pour faire péter une bombe à neutron, mon banquier peut dormir sur ses deux
oreilles, les banques sont fermées, il faut des chaines pour passer le Lautaret et je n'en ai pas (car il faut que je passe le Lautaret pour assoiffer mes vengeances en cours, je suis en vacances
de l'autre coté). Alors que faire ? Me rendormir étant une option obsolète car pour me rendormir il faudrait que j'ai déjà dormi. Mais la rage empêche de dormir.
L'âge étant parfois signe de sagesse, et mon âge commence à être conséquent (au fait, mon anniv, c'est exactement dans dix jours, pensez-y !). Je quitte le lit conjugal et la douceur insensée qui
y dort pour boire un verre d'eau et livrer à la blogosphère ces quelques lignes au combien oubliables.
Ça calme (l'eau ou l'écriture ?)