Quand j'étais petit, je veux dire jeune, je n'ai jamais vraiment été petit, je cueillais les mûres avec délectation. C'est un sport amusant qui consiste à pénétrer un buisson de ronces plein d'épines, à tailler dedans avec mon Opinel et à manger des mûres. Le buisson ne vous lache pas comme ça, il vous garde du bout de ces épines pour lacérer vos vêtements, au grand dépit de ma maman. Jusqu'à ce qu'elle décide que le couteau était devenu trop dangereux pour mes huit ans ou que les chemises ne méritaient pas une mort pareille, et que je me passes de ces combats du week-end.
Bon Grancric, tu es bien gentil avec tes souvenirs de gosse, c'est passablement ennuyeux, où veux-tu en venir ?
Le mot mûre traduit en anglais fait BlackBerry. Pour ceux qui ne fréquentent pas les entreprises modernes et leur aréopage de cadres dynamiques et serviles, le Blackberry est une laisse électronique, un récepteur à mail en temps réel que l'on porte sur soit. Il fait parti de l'apanage compris dans le Kiki Meter au même titre que le tout dernier ordinateur portable microscopique ou que le célèbre Iphone qui peut remplacer avantageusement le Blackberry.
Chaque fois qu'un mail arrive dans la boite de réception de l'heureux possesseur du Blackberry, celui-ci vibre ou sonne, suivant la configuration qu'on lui a donné, et le Blackberryman (ou woman) se jette dessus pour savoir quel est l'information capitale qui lui est arrivé. Je ne sais pas vous mais moi, s'il m'arrive une information par trimestre qui vaille la peine d'être épluchée sur le champ, c'est bien le bout du monde, mais je ne suis pas cadre dans une grande entreprise moderne. Mais, le centre du monde est celui par lequel transite toutes les informations capitales, surtout celles émises par le chef. Je suppose que les inventeur de cette laisse cueillaient des mûres dans leur jeunesse. Comme le Blackberry, elles retiennent les amateurs à leur tâche plus longtemps.