Quand j’étais petit, enfin, quand j’étais jeune, je n’ai jamais été vraiment petit, j’avais tendance à mettre en priorité mes relations avec les filles. Je l’avoue, j’ai toujours été épouvantablement hétérosexuel. J’étais jeune et du collège, j’allais au lycée voisin retrouver mes amies de l’époque. C’est là que, bisounours aux cheveux longs, je découvrais que des militants politiques pouvaient envisager de faire entrer leurs idées dans mon crâne à coup de batte de baseball. Mon expérience future m’apprendra que par cette méthode, seule la haine peut y entrer. Donc écrivais-je, je croisais des militants d ‘extrême droite et je les remercie chaudement de m’avoir vacciné contre leurs valeurs et leurs idées nauséabondes. Je souligne que ceci ne m’a pas fait épouser la cause opposée mais rendu vigilant face aux extrêmistes. L’extrême droite, qui propère mine de rien en ce moment, se nourri de l’incapacité que nous avons à changer de route, à reprendre notre destin démocratique en main. En effet, nous avons le droit de vote, nous pouvons, collectivement faire quelque chose mais moins nos dirigeants sont compétents, moins nous nous intéressons à la chose publique. L’extrême droite, écrivais-je, derrière le F Haine en ordre de marche, c’est vêtue d’habits vertueux et sobres tout en laissant aux autres le soin de reprendre ses messages racistes, clivants, antisémites. Quand un petit millier de sympathisants défilaient pour la ‘liberté d’expression’ selon la Marine Nationale, quatre millions défilaient dans le reste de la France.
Qu’est-ce que la liberté d’expression pour le F Haine ? C’est, pour la nièce député, de menacer publiquement un journaliste de télévision sous les ors du Palais Bourbon. C’est pour le trésorier du parti Jeanne, financier du F Haine, de menacer de mort une journaliste venue lui poser des questions. La liberté d’expression se résout donc à laisser papy collabo faire des blagues racistes à deux balles. En cela, le F Haine rejoint le djihad et en devient l’allier objectif pour faire taire le débat. Regarder derrière le rideau n’est du goût ni des uns ni des autres et il convient de faire taire toutes voix qui ne porteraient pas dans le bon sens. En cela, un djihadiste avec un kalachnikof est un attaché de presse de la Marine Nationale. Les deux mouvements se nourrissent l’un de l’autre pour croître de conserve, la peur de l’un fait pousser l’autre que le discours haineux motive. Car ce n’est pas une caricature mensuelle dans un fanzine à tirage presque confidentiel qui embrigade les djihadistes potentiels et fait naître les vocations mais plutôt le bruit de fond raciste et amalgamant repris par une classe politique qui ne veut pas se montrer en reste et qui ne sait que faire d’autre pour repêcher ces oies égarées.
C’est pour ça que je vais rester Charlie encore un bout de temps.