Dans la série des études intéressantes, la version US de Slate publie un article où il apparaît qu’être plus grand diminue la longévité en augmentant les risques de cancers (entre autre)… Bon, pour moi, c’est évident. J’ai d’ailleurs abandonné l’idée d’une retraite complémentaire au grand damne de mon assureur préféré.
L’auteur avance la comparaison d’espérance de vie entre une hollandaise et une guatémaltèque. Les premières étant notoirement plus grandes que les secondes mais ayant aussi beaucoup plus de cancer (+25%).
Pour vous, je ne sais pas, mais pour moi, et pour en avoir parlé avec des praticiens, ceux que je côtoie maintenant depuis trois décennies sur le sujet, il existe un certain nombre de raison de choper un cancer et ces facteurs semblent être liées au mode de vie et à l’environnement. Se contenter de comparer la taille de deux populations aussi distantes par le mode de vie et l’environnement mérite le pal, au moins le discrédit et l’interdiction à vie de publier une analyse statistique, ne serait-ce que sur la probabilité de tirer un âne dans un jeu de tarot.
L’utilisation des statistiques pour dire n’importe quoi est un phénomène plutôt politique, le fait qu’il déborde de temps en temps sur le plan scientifique n’a rien de surprenant, certains pensent que la science est un jeu de communication et de scolastique comme la politique l’est devenu. C’était la force des théoriciens politiques du 20ème siècle, la dialectique matérialiste et le nazisme en particuliers se sont nourris de comparaisons chiffrées totalement improbables pour justifier des politiques injustifiables. Les partis d’extrême droite en sont friands pour justifier des politiques répressives racistes. Certains le font encore pour l’économie, par exemple, pour justifier, là aussi, des théories bancales et asservir leurs concitoyens.
La science est un objet intéressant quand il est déconnecté de la politique et de la religion. C’est un ensemble de théorie qui ne s’appliquent que dans des référentiels donnés. La vérité absolue n’existe que dans les religions. Chaque fois qu’un scientifique émet une théorie, pour peu qu’elle puisse opéré sur le réel, ou pas, une quantité non négligeable d’autres scientifiques se penchent sur le sujet, le creusent, font et refont les expériences jusqu’à ce qu’ils aient la certitude que la théorie opère de manière satisfaisante. C’est l’exact opposé des dogmes religieux, spirituels ou politiques où le concept de gomme est hérétique par définition. Le lien entre longueur du nez, taille des pieds ou taille de manière générale et fréquence d’apparition de certaines maladies est aussi absurde que d’essayer de lier le taux de mortalité gériatrique annuel à la courbe de vente de lait pour nourrissons.