Chroniques d’Injambakkam XX : la hiérarchie des choses

Hier, j’ai fais un petit tour dans une pharmacie indienne pour me réapprovisionner en antalgiques locaux, low cost. C’est une pharmacie relativement fréquentée et cette douce expérience permet de se familiariser avec les coutumes locales dans les magasins : tu entres, tu te précipite vers le (la) vendeur (vendeuse), tu lui tends ton ordonnance et réclame tes médocs au plus vite. La file d’attente n’existe pas, les autres par définition, non plus. Je ne sais pas vous, mais moi, avec mes stupides habitudes européennes, ça m’agace. Non que ça me donne des envies de meurtres, mais quand même de bonnes envies de coup de boule. Alors au troisième client qui entre ainsi dans l’échoppe, je tape bruyamment sur le comptoir et dis aimablement à la pharmacienne ‘When are you gonna serve me ?’ (quand serais-je servi ?) avec un regard suffisamment explicite pour lui soutirer une réponse immédiate. Cela semble être ainsi dans les parages, les autres humains existent à peine. Pourtant, il y en a des autres !!!

D’un coté, la curiosité et l’amabilité des indiens sautent aux yeux, d’un autre, le mépris absolu qu’ils peuvent avoir pour leurs congénères rend mal à l’aise. Est-ce un héritage du système des castes ou simplement une habitude locale ? Est-ce justement le foisonnement des autres qui les rend transparents ? Pourtant, personne ne semble s’insulter ou se battre, c’est juste accepté comme tel.

Photo : un jardin Zen, pour rester calme...