Chronique d’Injambakkam XXI : Expats

Quand on est blanc ici, on est remarqué, c’est peu de le dire. Je n’ai pas été traité de ‘grigo’, ni de ‘franchute’, ni de ‘fucking white’, ni de ‘froggy’ comme ça m’est arrivé en Amérique centrale, en Espagne ou en Angleterre. A noter que je ne comprends pas le tamil et qu’il est fort probable qu’on m’est sorti des trucs pires, notamment en me promenant sur le port, au marché au poisson, le regard d’une indienne semblait explicite lorsqu’elle parlait à sa collègue… Il existe des crétins partout, ça ne me touche pas. Le racisme ne prend pas de ‘s’, les racistes si…

Etre raciste, c’est avoir loupé un truc dans la compréhension de l’homo sapiens sapiens. C’est hiérarchiser le peu de chromosomes d’écart que l’on a avec son voisin. C’est même, au delà des chromosomes, hiérarchiser les humains. Ceux du village d’à coté sont forcément moins … moins quoi ?

Parmi mes congénères expatriés, certains se comportent en coloniaux. Ils sont riches, expriment le pouvoir que leur confère leur richesse relative par un mépris et un dénigrement systématique de la population locale, des us et coutumes, de la nourriture et j’en passe. Sans les mettre dans une case, à l’image d’un DRH peu imaginatif, je me demande pourquoi ces expatriés là le sont. Un racisme ordinaire.

Ça nous ramène tout droit à notre hexagone en pleine ébullition. Les ânes ont repris les porte-voix pour crier ‘on est chez nous…’, on a ressorti les puanteurs d’extrême droite, de Batskin à Solal. La lie de ‘la pensée’ humaine. Le racisme à l’état pur. Même le père de la Marine Nationale reprend de la voix. Les Zéric, N. et Z ., sont mis sur le même plan que des philosophes ou des écrivains.

Est-ce la muleta agitée pour masquer l’immense incapacité qu’ont nos dirigeants à prouver qu’ils ont été élus pour quelque chose ? Au fait, pouquoi ?

En photo : mon nouveau jouet.