Chronique d’Injambakkam XXII : le bruit des choses

La première fois que je suis rentré d’Inde et que j’ai circulé dans la région parisienne, j’étais surpris par le bruit ambiant. Les objets n'ont pas le même son, surtout ceux qui se déplacent sur la route. Ici, en marche avant, ils font un bruit de klaxon intermittent, parfois continu, en marche arrière, c’est n’importe quoi. Par exemple, la voiture de Elumalai alias Seven, mon chauffeur préféré, émet un son façon sonnerie de téléphone mobile insupportable. A noter qu’on reconnaît aisément la voiture que l’on attend quand elle se gare, tous les sons étant différents. Les autres objets de la vie courante font aussi des sons étranges, le carillon de la porte d’entrée siffle comme un pinson pendant une bonne minute, c’est long, avant qu’un voix féminine mais péremptoire ne vous ordonne : ‘open the door, open the door’ !!! Le lave ligne termine son travail par l’air de Papageno (flûte enchantée, Mozart). Il y a fort à parier que si Mozart avait su ce que l’on ferait de son œuvre, il se serait abstenu, quel dommage, merci de lui avoir caché. Je suis donc frustré d’entendre le stupide klaxon de ma Royal Enfield beugler comme… un klaxon. Je pense sérieusement à y adapter le ‘Je t’aime’ de Lara Fabian qui me semble être tout à fait indiquer pour faire fuir les bœufs, les piétons, peut-être même les bus…

Pendant ce temps de pluie, c’est bien ce qui nous rapproche de la France, la saison des manifestations et des grèves a repris dans l’hexagone. Il existe deux grandes saisons pour les grèves : l’automne où la grisaille rend plus amères les frustrations quotidiennes, mais moins joyeuses les manifestations, et le printemps où le soleil réchauffe l'envie de prendre la rue d’assaut, un bon motif est toujours à portée de mauvaise foi.

En photo : les émeus de la fabuleuse fermes à oiseaux. Rien à voir avec le sujet, mais ils sont beaux...