Les chroniques d’Injambakkam XXIV : Papy fait de la résistance

Dans la maison d’en face, il y a des travaux. Les ouvriers, des menuisiers pour la plupart, travaillent sept jours sur sept. Je ne leur ai pas demandé leur salaire, ils ne parlent que tamil. Ils dorment sur place, sous l’auvent du parking, sur une planche en bois. En ce moment, comme les nuits sont fraiches, moins de 20°C, ils ont une couverture.

Dans la rue, comme dans tout le quartier, il y a beaucoup de construction d’immeubles et de maisons. Les ouvriers sont souvent avec leurs familles dans des ‘maisons’ de feuilles de palmier. Tout est fait à la main, les femmes et les enfants travaillent aussi. Il semble que ce soit à ce prix là que l’Inde émerge.

Pendant ce temps, il y en a dans l’hexagone qui n’ont pas un métier facile. Je pense en particulier à un énarque qui a entrepris de dé diaboliser le parti de la Marine Nationale. Propre sur lui, une rhétorique huilée à la perfection, il a fait ses classes chez Chevènement, il a l’air de maîtriser la question, de border la communication et les écarts des militants qui sont bien restés les mêmes, eux. Puis, avec le vent mauvais des décomplexés de l’insulte raciste, quelques journalistes sont allés donner la parole au vieux président d’honneur du parti, au fait, quel honneur ? Et là, c’est l’apothéose, le chef d’œuvre, la catastrophe nucléaire, à se plier en deux de rire. Le père de la Marine, il est comme ce vieux papy nazi qu’on cache à tout le monde, qu’on fait taire et qui, au moment du dessert pendant le mariage de la petite dernière, sort un truc terrifiant et pas très à propos sur les origines du jeune homme qu’elle convole en justes noces. Ça laisse un grand blanc dans le banquet, puis les conversations gênées reprennent petit à petit sur d’autres sujets, évidemment. Moi, ça me fait mourir de rire, depuis Georges Marchais, il n’existait plus de politicien capable de telles énormités. Le pauvre énarque qui bosse depuis quelques années sur l’image de son parti va se retrouver gros jean comme devant avec les questions sur le sujet. Parce que là, il faudra plus que du talent pour rendre papy honorable…

En photo : une rue de Chennai, rien à voir avec le sujet...